Ily a un Ă©norme problĂšme politique. La notion de public est obscurcie par la quasi-impossibilitĂ© de nous reprĂ©senter un monde commun, tellement commun qu’il n’appartient Ă  personne. La Les quelques chapitres qui vont suivre traiteront de diffĂ©rents aspects de la vie mentale qui ont particuliĂšrement suscitĂ© l’attention des neuroscientifiques ces derniĂšres annĂ©es. Dans le prĂ©sent chapitre, nous allons poursuivre sur la lancĂ©e du prĂ©cĂ©dent en commençant par le plus gĂ©nĂ©ral de ces aspects la fut l’un des premiers Ă  affirmer, il y a plus d’un siĂšcle, que notre vie mentale fonctionnait en majoritĂ© inconsciemment, et que la conscience n’était qu’une partie de la vie mentale. Assumer une telle opinion au sein des sciences mĂ©dicales Ă©tait alors sujet Ă  controverse, et la plupart des propositions de Freud restent d’ailleurs vivement contestĂ©es de nos jours. Cependant, l’idĂ©e que le fonctionnement de la vie mentale est majoritairement inconscient est Ă  prĂ©sent largement acceptĂ©e au sein des neurosciences cognitives. Ainsi donc, une des innovations fondamentales de Freud fait maintenant partie des sciences contemporaines. Cela ne signifie pas pour autant que les neuroscientifiques acceptent l’ensemble des considĂ©rations freudiennes sur l’inconscient au sens psychanalytique du terme, mais ceci est un autre problĂšme que nous aborderons plus loin. Pour commencer, nous Ă©tudierons les mĂ©canismes cĂ©rĂ©braux qui sous-tendent les activitĂ©s mentales consciente et inconsciente en nous arrĂȘtant Ă  l’aspect purement descriptif de ces deux de cognitivistes soutiennent que la conscience n’a qu’une importance mineure dans la vie mentale et que l’immense majoritĂ© des opĂ©rations mentales a lieu sans conscience pour une revue, voir Bargh et Chartrand, 1999
 Une rĂ©volution tranquilleLa vision aveugle blindsightLa mĂ©moire impliciteLe syndrome de dĂ©connexion interhĂ©misphĂ©riqueJusqu’à quel point la vie mentale est-elle consciente ?Le cortex et les contenus ou canaux de conscienceLe tronc cĂ©rĂ©bral et les niveaux ou Ă©tats de conscienceQue perçoit cet Ă©tat » de conscience ?Le principe des deux sources d’information revisitĂ©La fonction de la conscience intĂ©grer les deux mondesDamasio et FreudLa conscience chez les animaux et chez les machinesLa conscience Ă©tendueConscience Ă©tendue et mĂ©moireL’inconscientParenthĂšse historique sur l’inconscient dynamiquePhineas gage revisitĂ©Remarques conclusives Il vous reste Ă  lire 97 % de ce chapitre.
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Si vous pensiez encore ĂȘtre totalement maĂźtre de vos actes ou de vos Ă©motions, il est temps pour vous de lire Freud, ou du moins, de comprendre sa notion d’inconscient. En effet, si l’on en croit l’hypothĂšse de Freud une pensĂ©e, un rĂȘve, un acte manquĂ©, un lapsus et mĂȘme une action ne surviennent jamais par hasard. Au contraire, ils traduisent toujours un conflit Ă  l’intĂ©rieur de nous. En d’autres termes, Freud affirme qu’une grande partie de ce qui se passe dans notre tĂȘte nous Ă©chappe complĂštement, car nous n’avons aucun contrĂŽle sur notre inconscient. La seule chose que nous pouvons faire, c’est tenter de comprendre nos conflits internes, et pour cela, la psychanalyse est l’unique outil dont nous disposons. Alors
 D’oĂč vient cette histoire d’inconscient, est-ce vraiment sĂ©rieux ? Comment ça se passe dans ma tĂȘte ? Comment se crĂ©ent mes pensĂ©es ? Et pourquoi je n’ai pas toute puissance sur moi-mĂȘme ? Commençons par un peu d’histoire
 DĂšs le XVIIe siĂšcle, la philosophie classique porte son attention sur la conscience et ses manifestations, Ă  savoir la pensĂ©e, la mĂ©moire, l’imagination
 Pour autant, mĂȘme si elle a pressenti qu’une partie de notre psychisme Ă©chappe Ă  la conscience, elle n’en a pas fait l’objet de son Ă©tude. Il faudra attendre le XXe siĂšcle pour que Freud nomme l’innommable, Ă  savoir ce mystĂšre qu’est l’inconscient. Mais qui est ce Freud ? Sigmund Freud Sigmund Freud 1846-1939 est nĂ© en RĂ©publique TchĂšque et arrive Ă  Vienne ville trĂšs culturelle Ă  l’époque Ă  l’ñge de 4 ans. Plus tard, il fait des Ă©tudes de mĂ©decine et s’intĂ©resse particuliĂšrement au systĂšme nerveux. En 1885, Freud voyage Ă  Paris pour suivre les cours du grand Professeur Charcot un neurologue et professeur d’anatomie pathologique, qui se consacre Ă  l’étude des maladies. Freud y dĂ©couvre l’hystĂ©rie et prend conscience de la rĂ©alitĂ© des maladies mentales parce que jusque lĂ , on ne s’en occupait pas trop trop. BouleversĂ© par tout cela et trĂšs influencĂ© par Charcot, il se lance dans la recherche avec comme postulat de travail tous les symptĂŽmes des patients ont un sens, qui doit ĂȘtre dĂ©cryptĂ© et expliquĂ©. Freud crĂ©e donc la psychanalyse, c’est-Ă -dire une investigation psychologique qui cherche Ă  dĂ©crypter toutes nos conduites inconscientes, dans le but d’apaiser les troubles de ses patients. J’ai dĂ©butĂ© mes activitĂ©s professionnelles dans l’intention de soulager mes patients. — Sigmund Freud Qu’est-ce qu’il dĂ©couvre ? Pour Freud, la conscience ne constitue pas la forme fondamentale du psychisme humain. Il pense au contraire que notre psychisme = l’ensemble des phĂ©nomĂšnes mentaux, c’est-Ă -dire nos pensĂ©es, nos Ă©motions, notre conscience
 est divisĂ© en trois parties le Moi », le Ça » et le Surmoi ». NOTICE 1 Le Ça » crĂ©e des dĂ©sirs immoraux 2 Ces dĂ©sirs viennent se heurter Ă  la censure du Surmoi » qui filtre les dĂ©sirs pas trĂšs acceptables 3 Le Moi » reçoit donc que des dĂ©sirs moralement acceptables Il y a donc un perpĂ©tuel combat entre le Moi » conscient et le Ça » inconscient qui correspond Ă  la lutte entre le principe de rĂ©alitĂ© = le moi qui cherche Ă  s’adapter Ă  la rĂ©alitĂ© et Ă  ses exigences et le principe de plaisir = l’inconscient cherche Ă  satisfaire ses pulsions sans tenir compte de la rĂ©alitĂ©. S’ajoute Ă  cela, le Surmoi » vient peser sur le Moi » pour renforcer la censure, dans le but de ne recevoir que des pensĂ©es acceptables. Ainsi, selon Freud, notre psychisme est essentiellement contrĂŽlĂ© par l’inconscient — mais on ne s’en rend pas compte, et cet inconscient n’est autre qu’un lieu de refoulement Ă  l’intĂ©rieur de notre petite tĂȘte. Un lieu de refoulement ? Selon Freud, l’inconscient contient de mauvaises reprĂ©sentations et des pulsions amorales que la censure = barrage sĂ©lectif en nous, engendrĂ© par la morale, l’éducation, les codes de la sociĂ©tĂ© maintient hors du systĂšme conscient. Le refoulement est donc l’opĂ©ration par laquelle le sujet repousse dans l’inconscient des reprĂ©sentations ou des pulsions qu’il juge indĂ©sirables et bien sĂ»r, cette opĂ©ration se fait mĂ©caniquement, sans que l’on s’en rende compte. Ainsi, notre inconscient devient le lieu oĂč nous refoulons toutes nos mauvaises pensĂ©es, nos pulsions les plus absurdes et honteuses. Mais pourquoi ces pulsions/reprĂ©sentations/pensĂ©es sont-elles si indĂ©sirables ? Car selon Freud, elles sont avant tout libidinales, et gĂ©nĂ©ralement amorales et asociales — c’est donc pour cela qu’on les cache au fond de nous. Et concrĂštement, comment ces pulsions se manifestent dans notre vie de tous les jours ? C’est lĂ  que ça devient intriguant. D’aprĂšs Freud, ces pulsions refoulĂ©es vont se dĂ©guiser afin de pouvoir franchir la censure car elles en ont marre d’ĂȘtre bloquĂ©es dans l’inconscient. Parmi ces dĂ©guisements, on trouve les actes manquĂ©s, les lapsus, les rĂȘves, les symptĂŽmes des maladies mentales
 Pour Freud, tous ces dĂ©guisements sont de vĂ©ritables actes. Il considĂšre qu’il n’y a pas de hasard. Ainsi ; nos rĂȘves, nos lapsus, nos actes manquĂ©s sont toujours porteurs d’un sens, qu’il faudra dĂ©crypter. Exemples de choses qui nous Ă©chappent Les rĂȘves refaire 25 fois le mĂȘme rĂȘve ou le mĂȘme cauchemar. Les actes manquĂ©s perdre ses clĂ©s, envoyer un sms au mauvais destinataire
 Les lapsus quand, en pleine conversation, vous remplacez un mot par un autre et que c’est gĂȘnant. Mais elle est vraiment sĂ©rieuse sa thĂ©orie de l’inconscient ? Le problĂšme avec l’inconscient, c’est qu’il ne peut jamais ĂȘtre connu directement on n’en saisit que des symptĂŽmes ou des manifestations dĂ©guisĂ©es les actes manquĂ©s, les lapsus, les rĂȘves, etc. Nous n’avons donc que des traces, des indices de l’inconscient, qu’il nous faut reconstituer et interprĂ©ter. Alors la question se pose la thĂ©orie de l’inconscient est-elle si lĂ©gitime que ça ? D’abord, contrairement Ă  tout ce que dit Freud, on peut penser que seule notre rĂ©alitĂ© psychique constitue notre conscience. Ainsi, on expliquera nos actes manquĂ©s par la fatigue, ou la distraction. MĂȘme chose pour les rĂȘves et les maladies mentales, on les interprĂ©tera par la physiologie = science qui Ă©tudie le fonctionnement et l’organisation mĂ©canique du corps. Cependant, on ne va pas se mentir il y a des choses qui nous Ă©chappent. Par exemple, nous sentons bien que nos rĂȘves ont souvent rapport avec notre vie, nos angoisses, nos problĂšmes
 Mais pourtant on ne sait pas expliquer ni pourquoi, ni comment. De mĂȘme, il nous arrive parfois de ressentir des forces en nous, qui nous semblent Ă©trangĂšres et qui pourtant nous contrĂŽlent vous savez, ce fameux c’est plus fort que moi » quand on assouvit un de nos dĂ©sirs. Le moi n’est pas maĂźtre en sa propre maison. — Sigmund Freud, Introduction Ă  la psychanalyse VoilĂ  pourquoi Freud pense que l’hypothĂšse de l’inconscient est absolument nĂ©cessaire l’inconscient permet d’expliquer des choses mystĂ©rieuses, en donnant du sens Ă  tous nos phĂ©nomĂšnes psychiques — mĂȘme si ses interprĂ©tations sont toujours essentiellement basĂ©es sur la sexualitĂ© du patient, Freud Ă©voque souvent une trop forte libido comme cause majeure aux souffrances de ses patients cf. le Complexe d’Oedipe. Alors on a commencĂ© Ă  critiquer l’inconscient freudien
 L’hypothĂšse freudienne a Ă©tĂ© soumise Ă  de virulentes critiques. D’abord, on reproche Ă  la psychanalyse de ne pas ĂȘtre une science selon le philosophe autrichien Karl Popper, la psychanalyse est une discipline bien trop souple, car elle ne propose que des interprĂ©tations et ne fait l’objet d’aucune expĂ©rimentation. Ensuite, l’idĂ©e d’inconscient a suscitĂ© de nombreuses critiques du point de vue moral. Pour le philosophe Alain, il est assez clair que cette hypothĂšse remet en cause la libertĂ©, la moralitĂ© et la responsabilitĂ© humaine. Cela signifie que l’inconscient nous condamne Ă  ne plus ĂȘtre maĂźtre de nous-mĂȘme, Ă  n’ĂȘtre que de pauvres hommes irresponsables qui seraient victimes de nos pulsions incontrĂŽlables. Pour Alain, c’est impossible car l’homme est avant tout un ĂȘtre moral et responsable de ses actes. Croire en l’inconscient revient alors Ă  dĂ©responsabiliser l’homme. Et puis il y a Sartre, qui sans pincettes, vient totalement dĂ©truire la thĂ©orie de Freud. Il s’y attaque Ă  partir de la notion de censure et s’interroge comment peut-on censurer ou refouler quelque chose en nous que l’on ne connaĂźt pas ? » Il considĂšre alors la censure comme une contradiction, et l’inconscient comme une mauvaise foi », car pour refouler quelque chose, il faut avoir conscience de cette chose. Pour finir
 MĂȘme si Freud n’est pas Ă  proprement parler un philosophe, en crĂ©ant la psychanalyse et sa thĂ©orie de l’inconscient, il bouleverse la pensĂ©e de l’époque et creuse lĂ  oĂč la philosophie n’était pas allĂ©e. Et c’est en cela que sa thĂ©orie intĂ©resse les philosophes, car elle offre un nouveau regard sur le fonctionnement psychique de l’ĂȘtre humain. Si le sujet vous intĂ©resse davantage, n’hĂ©sitez pas Ă  lire les quelque 500 pages de son Introduction Ă  la psychanalyse, qui vous en diront plus sur l’interprĂ©tation des rĂȘves, des actes manquĂ©s et tout ce qui nous Ă©chappe


Lecorrigé du sujet " Peut-il y avoir une science de l'inconscient ?" a obtenu la note de : 9 / 10. Sujets connexes : l'inconscient n'est-il qu'une conscience obscurcie ? Puis-je savoir que je suis libre, du seul fait que j'en ai conscience ? Peut-il y avoir une science de l'inconscient ? Peut-il y avoir de mauvais usages de la raison ? Avoir conscience, est-ce toujours choisir ?

Au cƓur de la vie extĂ©rieure ordinaire, la passionnante aventure intĂ©rieure De nos jours, de plus en plus de gens, et plus particuliĂšrement ceux qui vivent dans les grandes villes, souffrent d’un terrible sentiment de vide et d’ennui, comme s’ils attendaient quelque chose qui n’arrive jamais. Le cinĂ©ma et la tĂ©lĂ©visons, les spectacles sportifs, les Ă©vĂšnements politiques, les distraient pendant un temps mais ils se retrouvent sans cesse Ă©puisĂ©s et dĂ©senchantĂ©s devant le dĂ©sert de leur propre vie. La seule aventure qui vaille encore d’ĂȘtre vĂ©cue pour l’homme moderne se situe dans le royaume intĂ©rieur de sa psychĂ© inconsciente. C’est avec une conscience vague de cette idĂ©e que beaucoup se tournent aujourd’hui vers le Yoga, ou d’autres pratiques orientales. Mais elles n’offrent pas d’aventure authentiquement nouvelle, car nous ne faisons qu’y hĂ©riter la sagesse des Hindous ou des Chinois, sans avoir de contact direct avec notre centre psychique individuel. S’il est vrai que les mĂ©thodes orientales favorisent la concentration d’esprit et la mĂ©ditation intĂ©rieure ce qui est, en un sens, analogue Ă  l’introversion dans un traitement psychanalytique il y a une diffĂ©rence trĂšs importante. Jung a mis au point une mĂ©thode pour accĂ©der Ă  ce centre intĂ©rieur, et Ă©tablir le contact avec le mystĂšre vivant de l’inconscient, seule et sans aide. Ceci s’écarte complĂštement des sentiers battus. Essayer de donner Ă  la rĂ©alitĂ© vivante du Soi une quantitĂ© constante d’attention quotidienne Ă©quivaut Ă  essayer de vivre simultanĂ©ment sur deux plans, ou dans deux mondes diffĂ©rents. On s’occupe, comme avant, des obligations de la vie active, mais en mĂȘme temps on reste rĂ©ceptif Ă  toutes les suggestions, tous les signes, Ă  la fois ceux des rĂȘves et des Ă©vĂšnements extĂ©rieurs, que le Soi utilise pour symboliser ses intentions – le sens dans lequel coule le fleuve de la vie. Les vieux textes chinois qui ont trait Ă  cette expĂ©rience, utilisent frĂ©quemment l’image du chat qui observe le trou de la souris. Un texte dit qu’il ne faut pas se laisser distraire par des pensĂ©es incidentes, mais que l’attention ne doit pas non plus ĂȘtre trop aiguisĂ©e, ni d’ailleurs trop Ă©moussĂ©e. Il y a un seuil bien dĂ©fini de perception Si l’entrainement est pratiquĂ© de cette maniĂšre
.il deviendra efficace Ă  mesure que le temps passera et quand le principe touchera Ă  l’accomplissement, comme un melon mĂ»r qui tombe automatiquement, tout ce avec quoi il entrera en contact provoquera subitement l’éveil suprĂȘme de l’individu. C’est le moment oĂč le praticien sera comme l’homme qui boit de l’eau et qui est seul Ă  savoir si elle est froide ou chaude. Il est libĂ©rĂ© de tous les doutes sur lui-mĂȘme, et Ă©prouve un grand bonheur, comparable Ă  celui que l’on ressent quand on rencontre son pĂšre Ă  la croisĂ©e des chemins. C’est ainsi qu’au cƓur de la vie extĂ©rieure ordinaire, on est subitement engagĂ© dans la plus passionnante des aventures intĂ©rieures. Et du fait qu’elle est unique pour chaque individu, elle ne peut ĂȘtre ni violĂ©e, ni copiĂ©e. Il n’y a deux raisons principales qui font perdre Ă  l’homme contact avec son centre psychique rĂ©gulateur L’une est qu’une pulsion instinctuelle ou une image fortement chargĂ©e d’affectivitĂ© peut le faire pencher d’un cotĂ© et lui faire perdre son Ă©quilibre. Cela se produit aussi chez les animaux ; un cerf sous l’emprise de l’excitation sexuelle oubliera complĂštement et la faim et le soin de sa sĂ©curitĂ©. Cet aveuglement et cette perte d’équilibre inspirent beaucoup d’effroi aux primitifs, qui parlent alors de la perte de l’ñme ».L’équilibre intĂ©rieur est aussi menacĂ© par une tendance excessive Ă  la rĂȘverie, qui tourne en gĂ©nĂ©ral secrĂštement autour de certains complexes. En fait, cette rĂȘverie se produit prĂ©cisĂ©ment parce qu’elle met l’homme en relation avec ses complexes. Mais en mĂȘme temps, elle menace la concentration et la continuitĂ© de la conscience. Le deuxiĂšme obstacle, exactement opposĂ©, est dĂ» Ă  un trop grand raffermissement de la conscience du Moi. Bien qu’une conscience disciplinĂ©e soit nĂ©cessaire Ă  l’accomplissement des activitĂ©s de l’homme civilisĂ©, nous savons ce qui arrive lorsqu’un aiguilleur, sur la voie ferrĂ©e se laisse aller Ă  la rĂȘverie elle a l’inconvĂ©nient grave de devenir facilement un obstacle Ă  la rĂ©ception des impulsions et des message venant du centre. C’est pourquoi les rĂȘves des hommes civilisĂ©s s’efforcent si frĂ©quemment de rĂ©tablir cette rĂ©ceptivitĂ© en corrigeant l’attitude de la conscience Ă  l’égard du centre inconscient du Soi. Mandala, le cercle magique Parmi les reprĂ©sentations mythologiques du Soi, on trouve frĂ©quemment les quatre coins du monde, et dans beaucoup d’images, le Grand Homme figure au centre d’un cercle divisĂ© en quatre. Jung utilisait le mot Hindou mandala cercle magique pour dĂ©signer une structure de cet ordre, qui est une reprĂ©sentation symbolique du noyau originel de la psychĂ©, dont l’essence nous est inconnue. Et il est intĂ©ressant de remarquer ici que le chasseur Naskapi ne reprĂ©sente pas son Grand Homme comme un ĂȘtre humain, mais comme un mandala. Alors que les Naskapis peuple nomade du nord canadien ont une expĂ©rience immĂ©diate et naĂŻve du centre intĂ©rieur, sans l’aide de rites religieux ni de doctrines, d’autres communautĂ©s utilisent le mandala afin de rĂ©tablir un Ă©quilibre intĂ©rieur perdu. Par exemple, les Indiens Navahos essaient, au moyen de peinture sur le sable, auxquelles ils donnent la structure du mandala, de parvenir Ă  ramener un malade Ă  l’harmonie avec son Ăąme et le cosmos. Dans les civilisations orientales, des images analogues sont utilisĂ©es pour consolider l’ĂȘtre intĂ©rieur, ou pour favoriser la mĂ©ditation en profondeur. La contemplation d’un mandala est sensĂ© inspirer la sĂ©rĂ©nitĂ©, le sentiment que la vie Ă  retrouvĂ© son sens et son ordre. Le mandala produit le mĂȘme effet lorsqu’il apparaĂźt spontanĂ©ment dans les rĂȘves de l’homme moderne qui ignore ces traditions religieuses. Peut-ĂȘtre l’effet positif est-il encore plus grand dans ce cas parce que la connaissance et la tradition peuvent Ă©mousser ou mĂȘme rendre impossible l’expĂ©rience spontanĂ©e. Un exemple de mandala surgi spontanĂ©ment nous est donnĂ© dans le rĂȘve d’une femme de soixante deux ans. Il apparaĂźt comme un prĂ©lude Ă  une nouvelle phase de sa vie oĂč elle eut une activitĂ© crĂ©atrice particuliĂšrement intense Je vois un paysage dans la pĂ©nombre. A l’arriĂšre-plan, je vois s’élever puis se prolonger horizontalement la crĂȘte d’une colline. A l’endroit oĂč elle s’élĂšve, se meut un disque quadrangulaire qui brille comme de l’or. Au premier plan je vois de la terre noire labourĂ©e, oĂč des pousses commencent Ă  germer. Puis je perçois subitement une table ronde avec une dalle de pierre grise dessus, et au mĂȘme moment, le disque quadrangulaire est soudain debout sur la table. Il a quittĂ© la colline, mais quand et comment, je ne sais pas. Les paysages dans les rĂȘves comme dans l’art expriment souvent un Ă©tat d’ñme ineffable. Dans ce rĂȘve, la pĂ©nombre indique que la clartĂ© diurne de la conscience est obscurcie. La nature intĂ©rieure » peut maintenant commencer Ă  se rĂ©vĂ©ler dans sa propre lumiĂšre, aussi le disque quadrangulaire devient-il visible Ă  l’horizon ? Jusqu’à prĂ©sent, le symbole du Soi, le disque, avait Ă©tĂ© surtout une intuition Ă  l’horizon mental su sujet, mais maintenant il change de position et devient le centre du paysage de l’ñme. Une graine depuis longtemps semĂ©e, commence Ă  germer. Le sujet faisait depuis longtemps attention Ă  ses rĂȘves, et cette persĂ©vĂ©rance commence Ă  porter des fruits. On se souvient du rapport que j’ai dĂ©jĂ  mentionnĂ© entre le symbole du Grand Homme et la vie vĂ©gĂ©tale. Et puis le disque d’or se dĂ©place vers la droite » – le cotĂ© oĂč les choses devinent conscientes. Entre autres, la droite signifie souvent, psychologiquement, le cotĂ© de la conscience, de l’adaptation, alors que la gauche est la sphĂšre de l’inadaptation, des rĂ©actions inconscientes, et quelque fois mĂȘme de quelque chose de sinistre du mot latin sinister. Le disque d’or s’arrĂȘte dans son mouvement et vient se poser sur la table de pierre. Il a trouvĂ© une base permanente. La rondeur le motif du mandala symbolise en gĂ©nĂ©rale l’intĂ©gritĂ© naturelle, alors que la forme quadrangulaire reprĂ©sente la prise de conscience de cette intĂ©gritĂ©. Dans le rĂȘve, le disque carrĂ© et la table ronde se rencontrent, annonçant une prise de conscience imminente du centre. La table ronde, incidemment, est un symbole bien connu de plĂ©nitude, et joue un rĂŽle de mythologie, par exemple la table ronde du Roi Arthur, qui dĂ©rive elle-mĂȘme de la table de la CĂšne. En fait, Ă  chaque fois que l’ĂȘtre humain se tourne sincĂšrement vers son monde intĂ©rieur et essaie de se connaĂźtre, non pas en ruminant ses pensĂ©es et ses sentiments subjectifs, mais en suivant les manifestions de sa propre nature objective, tels que les rĂȘves et les fantasmes authentiques, alors, tĂŽt ou tard, le Soi Ă©merge. Le Moi dĂ©couvre alors une force intĂ©rieure qui contient toutes les possibilitĂ©s de renouvellement. Mais il surgit une difficultĂ© considĂ©rable, que je n’ai mentionnĂ©e qu’indirectement jusqu’à prĂ©sent. C’est que chaque personnification de l’inconscient – l’ombre, l’anima, l’animus ou le Soi – a non seulement un aspect lumineux mais un aspect tĂ©nĂ©breux. La polaritĂ© Nous avons vu que l’ombre peut ĂȘtre vile et mauvaise et se manifester comme une pulsion instinctuelle qu’il faut surmonter. Mais elle peut ĂȘtre aussi une impulsion allant dans le sens de la croissance, qu’il faut dĂ©velopper. De la mĂȘme façon, l’anima et l’animus ont des aspects doubles ils peuvent provoquer une Ă©volution vivifiante de la personnalitĂ©, lui apporter un esprit crĂ©ateur, ou ils peuvent causer la pĂ©trification et la mort physique. Le Soi lui-mĂȘme, ce symbole qui embrasse tout l’inconscient, a un effet ambivalent. Le cotĂ© tĂ©nĂ©breux du Soi reprĂ©sente le pus grand danger, prĂ©cisĂ©ment parce que le Soi est la plus grande des forces psychiques. Il peut amener les gens Ă  fabriquer des fantasmes mĂ©galomaniaques , ou d’autres aussi illusoires dont ils seront possĂ©dĂ©s » . Une personne qui se trouve dans cet Ă©tat croira, par exemple, avec une exaltation croissante qu’elle a percĂ© les grandes Ă©nigmes de l’univers, perdant ainsi tout contact avec la rĂ©alitĂ© humaine. Un symptĂŽme caractĂ©ristique de cet Ă©tat est la perte du sens de l’humour et des contacts humains. L’émergence du Soi peut donc mettre en danger le Moi conscient. Ce double aspect du Soi est joliment illustrĂ© par un vieux conte iranien appelĂ© Le Secret du Bain BĂądgerd » Le grand et noble prince HĂątim TĂąi reçoit de son roi l’ordre d’explorer le mystĂ©rieux Bain BĂądgerd chĂąteau de la non-existence. Quand il s’en approche aprĂšs de multiples et dangereuses aventures, il apprend que personne n’en est jamais revenu, mais veut tout de mĂȘme poursuivre son entreprise. Il est accueilli dans un Ă©difice circulaire par un barbier muni d’un miroir, qui le mĂšne au bain, mais sitĂŽt que le prince pĂ©nĂštre dans l’eau, il entend un bruit de tonnerre, l’obscuritĂ© se fait, le barbier disparaĂźt, et l’eau commence Ă  monter. HĂątim nage dĂ©sespĂ©rĂ©ment en rond jusqu’à ce que l’eau finalement atteigne le sommet de la coupole surmontant le bain. Se croyant perdu, il dit une priĂšre, et saisit la pierre centrale de la coupole. De nouveau le tonnerre retentit et HĂątim se trouve seul dans un dĂ©sert. AprĂšs avoir errĂ© longtemps il arrive dans un beau jardin au milieu duquel il y a un cercle de statues de pierre. Au centre, il aperçoit un perroquet dans une cage, et une voix venue d’en haut dit L’homme hĂ©roĂŻque, tu ne sortiras probablement pas vivant de ce bain. Jadis Gayomart le Premier Homme trouva un Ă©norme diamant qui brillait plus que le soleil et la lune. Il dĂ©cida de le cacher en un endroit oĂč personne ne pĂ»t le trouver et il construisit ce bain magique pour le protĂ©ger. Le perroquet que tu vois fait partie de cet enchantement. A cotĂ© de lui tu trouveras un arc d’or et une flĂšche attachĂ©e Ă  une chaine d’or avec lesquels tu peux essayer Ă  trois reprise de tuer le perroquet. Si tu l’atteins, la malĂ©diction sera levĂ©e. Sinon tu seras pĂ©trifiĂ©, comme le furent tous ceux que tu vois ici ». HĂątim essaie une premiĂšre fois, et manque l’oiseau. Ses jambes se pĂ©trifient. Il essaie une deuxiĂšme fois, et est pĂ©trifiĂ© jusqu’à la poitrine. La troisiĂšme fois, il ferme les yeux, s’exclamant Dieu est grand », tire Ă  l’aveuglette, et atteint le perroquet. Coup de tonnerre, nuages de poussiĂšre. Quand tout s’est apaisĂ© il y a, Ă  la place du perroquet, un Ă©norme diamant, et toutes les statues sont revenues Ă  la vie. Les hommes le remercient de les avoir dĂ©livrĂ©s. Le lecteur reconnaitra les symboles du Soi dans cette histoire le Premier Homme Gayomart, l’édifice rond en forme de mandala, la pierre centrale, et le diamant. Mais ce diamant est entourĂ© de dangers. Le perroquet dĂ©moniaque reprĂ©sente l’esprit d’imitation nĂ©faste qui nous fait manquer le but et nous pĂ©trifie psychologiquement. Comme je l’ai remarquĂ© plus haut, le processus d’individuation exclut toute imitation des autres. A maintes reprise, dans le monde, les hommes ont cherchĂ© Ă  copier par leur attitude extĂ©rieure et leur comportement rituel l’expĂ©rience religieuse originale, leurs maitres spirituels, Christ ou Bouddha par exemple, et se sont ainsi pĂ©trifiĂ©s ». Suivre la voie d’un maĂźtre spirituel ne signifie pas qu’il faille le copier et se conformer au modĂšle du processus d’individuation de ce guide. Cela signifie que chacun doit essayer de vivre sa propre vie avec une sincĂ©ritĂ© et une dĂ©votion Ă©gales Ă  celles du maĂźtre. Le barbier au miroir, qui disparaĂźt, symbolise la facultĂ© de rĂ©flexion que HĂątim perd au moment oĂč il en a le plus besoin. Les eaux qui montent reprĂ©sentent le risque de se noyer dans l’inconscient et de se perdre dans ses propres Ă©motions. Si l’on veut comprendre les indications symboliques que nous fournit l’inconscient, il faut prendre garde Ă  ne pas sortir de soi, Ă  ne pas ĂȘtre hors de soi ». Il est d’une importance essentielle que le Moi continue Ă  fonctionner normalement. Ce n’est que si je demeure un ĂȘtre humain ordinaire, conscient de son incomplĂ©tude, que je deviens rĂ©ceptif aux contenus et aux processus significatifs de l’inconscient. Mais comment l’ĂȘtre humain peut-il rĂ©sister Ă  la tension de se sentir en union avec l’univers entier, quand il n’est en mĂȘme temps qu’une misĂ©rable crĂ©ature humaine ? Si je me mĂ©prise, en considĂ©rant que je ne suis qu’un nombre dans une statistique, ma vie n’a pas de sens, et ne mĂ©rite pas d’ĂȘtre vĂ©cue. Mais si en revanche j’ai l’impression de participer Ă  quelque chose de beaucoup plus vaste, comment vais-je conserver les deux pieds sur terre ? Il est en fait trĂšs difficile d’unir en soi ces deux extrĂȘmes sans tomber dans un excĂšs ou dans un autre. Marie-Louise von Franz L’homme et ses symboles Edition Robert Laffont

Linconscient n'est-il qu'une conscience obscurcie ? Sujet 3618 L'inconscient parle en nous. Que faut-il penser de cette expression ? Sujet 103549 L'inconscient permet-il autant que la conscience de définir l'homme ? Sujet 382 L'inconscient permet-il autant que la conscience de définir l'homme ? Sujet 5957 L'inconscient permet-il, autant que la conscience, de définir
ï»żse propose de montrer au moi qu'il n'est seulement pas mare dans sa propre maison ». Freud, Introduction Ă  la psychanalyse, 1917. L'homme comme tout ĂȘtre vivant pense sans cesse, mais ne le sait pas; la pensĂ©e qui devient consciente n'en est que la plus petite partie, disons la partie la plus mĂ©diocre et la plus superficielle. » Nietzsche, Le Gai Savoir, 1883. L'hypothĂšse de l'inconscient est nĂ©cessaire [...], parce que les donnĂ©es de la conscience sont extrĂȘmement lacunaires. » Freud, MĂ©tapsychologie, 1952 posth. Il existe deux variĂ©tĂ©s d'inconscient les faits psychiques latents, mais susceptibles de devenir conscients, et les faits psychiques refoulĂ©s qui, comme tels et livrĂ©s Ă  eux-mĂȘmes, sont incapables d'arriver Ă  la conscience. [...] Nous rĂ©servons le nom d'inconscients aux faits psychiques refoulĂ©s. Leibniz dans l'Essai sur l'entendement humain lorsqu'il Ă©voque les petitesperceptions. Il montre ainsi que notre perception consciente est composĂ©ed'une infinitĂ© de petites perceptions. Notre appĂ©tit conscient est composĂ©d'une infinitĂ© de petits appĂ©tits. Qu'est-ce qu'il veut dire quand il dit quenotre perception consciente est composĂ©e d'une infinitĂ© de petitesperceptions, exactement comme la perception du bruit de la mer estcomposĂ©e de la perception de toutes les gouttes d'eau ? Les passages duconscient Ă  l'inconscient et de l'inconscient au conscient renvoient Ă  uninconscient diffĂ©rentiel et pas Ă  un inconscient d'opposition. Or, c'estcomplĂštement diffĂ©rent de concevoir un inconscient qui exprime desdiffĂ©rentiels de la conscience ou de concevoir un inconscient qui exprime uneforce qui s'oppose Ă  la conscience et qui entre en conflit avec elle. End'autres termes, chez Leibniz, il y a un rapport entre la conscience etl'inconscient, un rapport de diffĂ©rence Ă  diffĂ©rences Ă©vanouissantes, chezFreud il y a un rapport d'opposition de forces. "D'ailleurs il y a mille marques qui font juger qu'il y a Ă  tout moment uneinfinitĂ© de perceptions en nous, mais sans aperception et sans rĂ©flexion,c'est-Ă -dire des changements dans l'Ăąme mĂȘme dont nous ne nousapercevons pas, parce que les impressions sont ou trop petites ou en tropgrand nombre ou trop unies, en sorte qu'elles n'ont rien d'assez distinguant Ă part, mais jointes Ă  d'autres, elles ne laissent pas de faire leur effet et de sefaire sentir au moins confusĂ©ment dans l'assemblage. C'est ainsi que l'accoutumance fait que nous ne prenons pasgarde au mouvement d'un moulin ou Ă  une chute d'eau, quand nous avons habitĂ© tout auprĂšs depuis quelque n'est pas que ce mouvement ne frappe toujours nos organes, et qu'il ne se passe encore quelque chose dansl'Ăąme qui y rĂ©ponde, Ă  cause de l'harmonie de l'Ăąme et du corps, mais ces impressions qui sont dans l'Ăąme et dans lecorps, destituĂ©es des attraits de la nouveautĂ©, ne sont pas assez fortes pour s'attirer notre attention et notremĂ©moire, attachĂ©es Ă  des objets plus occupants. Car toute attention demande de la mĂ©moire, et souvent quandnous ne sommes plus admonestĂ©s pour ainsi dire et avertis de prendre garde, Ă  quelques-unes de nos propresperceptions prĂ©sentes, nous les laissons passer sans rĂ©flexion et mĂȘme sans ĂȘtre remarquĂ©es ; mais si quelqu'unnous en avertit incontinent aprĂšs et nous fait remarquer par exemple, quelque bruit qu'on vient d'entendre, nousnous en souvenons et nous nous apercevons d'en avoir eu tantĂŽt quelque sentiment .... Et pour juger encoremieux des petites perceptions que nous ne saurions distinguer dans la foule, j'ai coutume de me servir de l'exempledu mugissement ou du bruit de la mer dont on est frappĂ© quand on est au rivage. Pour entendre ce bruit comme l'onfait, il faut bien qu'on entende les parties qui composent ce tout, c'est-Ă -dire les bruits de chaque vague, quoiquechacun de ces petits bruits ne se fasse connaĂźtre que dans l'assemblage confus de tous les autres ensemble, c'est-Ă -dire dans ce mugissement mĂȘme, et ne se remarquerait pas si cette vague qui le fait Ă©tait seule." Leibniz, Nouveaux Essais sur l'entendement humain Il y a donc en nous des pensĂ©es, des sentiments qui ne sont pas assez forts pour attirer notre attention. Mais cesprocessus ne sont pas vĂ©ritablement inconscients, au sens oĂč Freud l'entend, car ils pourraient ĂȘtre renduspleinement et fortement conscients si on leur accordait une attention peu dans la continuitĂ© de Leibniz, Bergson soutient, dans MatiĂšre et mĂ©moire, que la conscience n'est pas toutnotre psychisme. Elle en est la part intĂ©ressĂ©e Ă  l'action et au prĂ©sent. La conscience a surtout pour rĂŽle deprĂ©sider Ă  l'action et d'Ă©clairer un choix ». C'est pourquoi elle projette sa lumiĂšre sur les antĂ©cĂ©dents immĂ©diats dela dĂ©cision et sur tous ceux des souvenirs passĂ©s qui peuvent s'organiser utilement avec eux ». Le reste demeuredans l'ombre.. »
LInconscient est un rĂ©servoir inĂ©puisable de connaissances et de capacitĂ©s, possĂ©dant un vĂ©ritable pouvoir de crĂ©ation et de projection. Nous savons aujourd'hui que, lors d'une Transe Hypnotique, nous sommes bien plus proche du rĂȘve que du sommeil. En revanche, lorsque nous dormons, notre inconscient et nos rĂȘves sont capables de nous faire vivre des

Nouvelle-CalĂ©donie ‱ Novembre 2017 dissertation ‱ SĂ©rie ES L'existence d'un inconscient fait-elle obstacle Ă  la connaissance de soi ? Les clĂ©s du sujet DĂ©finir les termes du sujet L'existence d'un inconscient L'inconscient dĂ©signe des pulsions dont la logique Ă©chappe Ă  celle de la conscience. Une pulsion est porteuse de reprĂ©sentations, ce n'est pas un instinct. Elle cherche Ă  se satisfaire dans les plus brefs dĂ©lais et entre parfois en conflit avec les exigences de la rĂ©alitĂ©. Freud dĂ©signe l'inconscient comme Ă©tant le processus primaire Ă  l'Ɠuvre dans chaque ĂȘtre humain. Fait-elle obstacle Un obstacle est ce qui rend difficile, voire impossible, l'accĂšs Ă  une chose ou son obtention. Notons cependant qu'il n'a pas toujours la mĂȘme importance. Un rocher tombĂ© sur la route empĂȘche la voiture de passer mais il peut, moyennant des efforts, ĂȘtre dĂ©placĂ©. Un obstacle peut ĂȘtre franchissable ou infranchissable. À la connaissance de soi La connaissance de soi est une dĂ©marche par laquelle un sujet fait rĂ©flexion sur ce qu'il est. Elle implique l'activitĂ© de la conscience. Il faut pouvoir former des reprĂ©sentations de soi pour porter un jugement sur ce que l'on est et pour dĂ©finir nos qualitĂ©s. Par la conscience, nous apparaissons Ă  nous-mĂȘmes et nous pouvons nous observer. DĂ©gager la problĂ©matique et construire un plan La problĂ©matique La problĂ©matique vient du fait que conscience et inconscient sont dans une relation d'opposition. Mais quelle est la nature de cette opposition ? Conscience et inconscient sont-ils relatifs ou sont-ils contraires ? La contrariĂ©tĂ© signifie que les deux termes se repoussent et s'excluent. Dans ce cas, l'inconscient est un obstacle, un barrage infranchissable. Si conscience et inconscient sont relatifs, les choses sont diffĂ©rentes. L'inconscient rĂ©siste alors Ă  la conscience selon des modalitĂ©s qui sont Ă  Ă©clairer mais il est aussi avec elle dans une relation de complĂ©mentaritĂ©. Dans ce cas, la notion d'obstacle change de sens. Elle devient une invitation Ă  approfondir la relation pour pouvoir mieux se connaĂźtre. Le plan Dans un premier temps, nous Ă©claircirons le sens des termes afin d'Ă©viter notamment la confusion entre l'inconscient et l'inconscience. La deuxiĂšme partie sera consacrĂ©e Ă  l'Ă©tude de la relation. Enfin, nous radicaliserons l'idĂ©e de contrariĂ©tĂ© jusqu'au point oĂč il apparaĂźtra qu'il s'agit en rĂ©alitĂ© d'une relation de complĂ©mentaritĂ©. Éviter les erreurs La confusion de l'inconscient et de l'inconscience est frĂ©quente et dommageable. Elle conduit Ă  ne pas comprendre comment l'inconscient rĂ©siste Ă  la conscience en se dĂ©veloppant selon une logique qui lui est propre. CorrigĂ© Introduction L'existence de l'inconscient est attestĂ©e par la prĂ©sence de phĂ©nomĂšnes dont l'origine Ă©chappe Ă  la conscience. Les rĂȘves, les actes manquĂ©s, les phobies sont autant de manifestations de processus dont nous constatons les effets sans en connaĂźtre les causes. Chacun se dĂ©couvre obscur Ă  lui-mĂȘme » selon le mot d'Alain. Doit-on pour autant estimer que la prĂ©sence de l'inconscient fasse obstacle Ă  la connaissance de soi ? Un obstacle est l'indice d'une difficultĂ© mais celle-ci peut avoir des effets bĂ©nĂ©fiques en nous alertant. Face Ă  une conscience naĂŻve, les perturbations engendrĂ©es par l'activitĂ© de l'inconscient pourraient ĂȘtre salutaires pour la connaissance de soi. Il faut donc dĂ©terminer le statut de l'inconscient par rapport au dĂ©sir de se connaĂźtre. 1. Origine du problĂšme A. Conditions de la connaissance de soi La connaissance de soi n'est possible qu'Ă  un ĂȘtre dotĂ© de conscience. La conscience est un acte de l'esprit par lequel il est possible de considĂ©rer ce que l'on est. Elle permet d'avoir des reprĂ©sentations de soi. Il est donc logique de l'opposer Ă  l'instinct qui est une dĂ©termination naturelle interdisant cette prise de distance. Mais ĂȘtre conscient ne suffit pas pour se connaĂźtre. Il faut encore possĂ©der la capacitĂ© de former des idĂ©es claires et distinctes. Des sensations ou des sentiments sont des formes de connaissance encore trop subjectives. Une idĂ©e est d'ordre intellectuel, c'est une crĂ©ation de la raison, elle prĂ©tend Ă  l'objectivitĂ© car elle est le rĂ©sultat d'un effort d'analyse comme l'introspection. La volontĂ© est aussi nĂ©cessaire. Conscience, raison et volontĂ© sont donc les propriĂ©tĂ©s requises pour espĂ©rer savoir qui l'on est. B. L'idĂ©e de l'inconscient Il est important de ne pas confondre l'inconscient et l'inconscience. Celle-ci dĂ©signe un Ă©tat passager et s'explique par des raisons physiologiques ou psychologiques. Par exemple, on dira de quelqu'un qui dort qu'il est inconscient. De mĂȘme, une personne trĂšs Ă©nervĂ©e n'aura pas conscience de ce qu'elle dit. Mais l'inconscient renvoie Ă  une autre rĂ©alitĂ©. Il s'agit d'abord de reprĂ©sentations qui ne parviennent pas Ă  la conscience. Leibniz parle ainsi de petites perceptions » qui s'agitent en permanence dans notre esprit. Leur nombre, leur petitesse et le fait qu'elles soient unies les unes aux autres empĂȘchent de les concevoir distinctement mĂȘme si leur existence est certaine. Leibniz illustre sa thĂšse par une comparaison. Nous entendons le bruit d'une vague sans pouvoir distinguer les milliards de petits bruits qui le composent. Or s'ils n'existaient pas, nous n'entendrions rien. Ainsi, il faut reconnaĂźtre la prĂ©sence continue de l'inconscient. C'est une dimension de l'esprit. [Transition] Nous avons dĂ©fini les termes. En quoi rĂ©side le problĂšme ? 2. Les raisons d'un problĂšme A. Le fond obscur de l'esprit La pensĂ©e leibnizienne apporte un Ă©lĂ©ment de rĂ©ponse. En plus de leur nombre, les petites perceptions se caractĂ©risent par leur caractĂšre confus et obscur. La confusion vient de leur union. Elles sont fondues les unes dans les autres et nous ne nous apercevons de leur existence que lorsque leur union est suffisamment forte pour retenir notre attention. Ainsi, ce que nous distinguons est composĂ© de parties que nous ne pouvons pas considĂ©rer sĂ©parĂ©ment. Leibniz dit souvent que le fond de notre esprit est obscur et que la lumiĂšre de notre raison ne peut parvenir Ă  l'Ă©clairer dans sa totalitĂ©. La connaissance de soi est donc nĂ©cessairement partielle. Nous nous dĂ©couvrons au fur et Ă  mesure de nos expĂ©riences mais il nous est impossible de nous saisir complĂštement, c'est-Ă -dire de former une idĂ©e claire et distincte de nous-mĂȘmes. B. Le narcissisme Les difficultĂ©s ne s'arrĂȘtent pas en ce point. La connaissance de soi peut Ă©galement ĂȘtre faussĂ©e. Elle n'est pas seulement partielle mais partiale. Malebranche dĂ©finit la conscience comme le sentiment de soi. Or un sentiment est subjectif. Il est trĂšs difficile de bien se juger car nous sommes juge et partie. Notre relation Ă  nous-mĂȘmes est marquĂ©e par l'amour-propre, qui nous pousse Ă  dĂ©former les reprĂ©sentations qui nous dĂ©rangent afin de conserver une image satisfaisante de soi. Freud reprend cette idĂ©e en soulignant que le narcissisme est une des composantes essentielles de l'ĂȘtre humain. Nous nous flattons sans mĂȘme nous en apercevoir car il est essentiel de conserver l'estime de soi. Nous pouvons donc parler de ruses du dĂ©sir dont la conscience est souvent la dupe. Croire qu'il suffit d'ĂȘtre conscient de soi pour se connaĂźtre semble ĂȘtre d'une grande naĂŻvetĂ©. Nous croyons que nos certitudes sont fondĂ©es car elles sont immĂ©diates. Or ce qui nous semble Ă©vident est en rĂ©alitĂ© le rĂ©sultat d'un processus dont nous n'apercevons qu'une partie. [Transition] La portĂ©e de ces critiques peut encore ĂȘtre radicalisĂ©e. Ce sera le moyen de trouver la rĂ©ponse la plus rĂ©flĂ©chie. 3. Se connaĂźtre est possible A. L'inconscient freudien Freud entend par l'inconscient l'ensemble des pulsions dont l'existence est indĂ©pendante de la conscience et de la volontĂ©. Freud parle du ça » pour indiquer qu'il y a en nous, Ă  chaque instant, des processus sur lesquels nos facultĂ©s conscientes n'ont pas de prise directe. La vie sexuelle est pour lui une manifestation privilĂ©giĂ©e de la prĂ©sence en chacun d'une dimension naturelle qui a un impact sur notre vie tout entiĂšre. Les convictions de Freud sont nĂ©es de ses efforts pour soulager des patients hystĂ©riques. Ceux-ci souffraient de symptĂŽmes, comme des contractions, sans que leur corps ait Ă©tĂ© abĂźmĂ© par un accident. Freud en conclut que la cause des troubles Ă©tait d'origine mentale. Le mot psychique » dĂ©signe l'union du corporel et du spirituel. Le point important est que le sujet malade prĂ©tend ne pas savoir pourquoi il souffre. La cause de ses troubles lui est inconnue et il faut mettre en place une cure fondĂ©e sur la parole pour que le patient parvienne Ă  cette connaissance. Freud soutient donc que la connaissance de soi est d'abord bloquĂ©e par un acte de refoulement expressif d'un conflit entre la conscience et l'inconscient. Le complexe d'ƒdipe en est l'occasion privilĂ©giĂ©e. Freud soutient qu'Ă  la racine de la vie psychique existe un conflit qu'il nous a fallu rĂ©gler faute d'en souffrir Ă  l'Ăąge adulte. L'enfant se structurerait en acceptant sa place au lieu de vouloir occuper celle du parent de mĂȘme sexe. Un ƒdipe » mal rĂ©glĂ© produirait des nĂ©vroses ou des angoisses de culpabilitĂ©. B. Une discipline de la rĂ©flexion La psychanalyse critique d'emblĂ©e les prĂ©tentions de la conscience Ă  donner une vĂ©ritable connaissance de soi. Freud critique le narcissisme inhĂ©rent Ă  chacun et soutient de façon provocante que le moi n'est pas maĂźtre dans sa propre maison ». Il apparaĂźt tiraillĂ© entre les exigences des pulsions du ça et les interdits de la conscience morale que Freud nomme le surmoi. Est-ce Ă  dire que la connaissance de soi n'a pas de sens car l'inconscient y fait irrĂ©mĂ©diablement obstacle ? La chose est plus complexe. Freud invite chacun Ă  rentrer en soi et Ă  chercher Ă  se connaĂźtre. La reconnaissance de l'inconscient est le premier pas vers l'acquisition d'un savoir authentique. C'est en ce sens que RicƓur parle de la psychanalyse comme d'une discipline de la rĂ©flexion ». Se connaĂźtre exige un travail sur soi par lequel nous essayons de nous dĂ©livrer des illusions premiĂšres dues au narcissisme. Des rĂ©sistances sont Ă  vaincre mais la tĂąche a du sens et le psychanalyste aide le patient Ă  nommer et Ă  surmonter les causes de sa souffrance. L'intĂ©rĂȘt portĂ© Ă  l'inconscient n'est donc pas une façon d'abandonner l'analyse mais au contraire de l'Ă©tendre. Conclusion L'affirmation rĂ©solue de l'existence d'un inconscient psychique donne Ă  ce dernier un statut paradoxal. Il est ce qui fait obstacle Ă  une connaissance de soi complĂšte mais il est aussi ce qui permet d'Ă©tendre cette connaissance, de la rendre plus prĂ©cise et plus complĂšte. Freud rĂ©sume ce point dans une phrase Ă©nigmatique LĂ  oĂč c'Ă©tait je dois advenir. » La conscience de soi s'affine en prenant en compte la puissance de son opposĂ©, l'inconscient.

LInconscient est un terme qui dĂ©signe l'ensemble des processus psychiques qui Ă©chappent Ă  la conscience. La conscience, elle, est la connaissance qu'a l'homme de ses pensĂ©es, de ses sentiments et de ses actes. La conscience, par cette possibilitĂ© qu'elle a de faire retour sur elle-mĂȘme, est toujours Ă©galement conscience de soi.

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l inconscient n est il qu une conscience obscurcie